CHI PHAN

Sculptures aux formes organiques : la faïence comme matière vivante

Détail de tentacules de la sculpture murale en faïence blanche de Chi Phan, forme organique hybride, sur fond noir. Détail de tentacules de la sculpture murale en faïence blanche de Chi Phan, forme organique hybride, sur fond noir.

BIOGRAPHIE

Chi Phan est un artiste franco-vietnamien dont le parcours se construit à la croisée des continents. Né en France de parents vietnamiens, il grandit en Côte d’Ivoire, au Gabon, puis vit quelques années en Thaïlande, avant de revenir s’installer à Paris. Cette trajectoire plurielle infuse son œuvre d’un imaginaire nomade traversé de formes animales et de figures masquées. 

Depuis plus de vingt ans, il s’engage dans une pratique artistique traversée par la circulation des formes entre la France et l’Asie.


Formé à la technique du tour, Chi Phan s’en détache rapidement pour explorer la sculpture et le modelage, techniques auxquelles il reste fidèle aujourd’hui. Son travail en faïence se distingue par un vocabulaire organique, tantôt figuratif, tantôt onirique, où le vivant s’invente et se réinvente. Chaque pièce naît d’une étude formelle minutieuse — croquis, recherches de structure — avant de laisser place à une part d’instinct, notamment dans le choix des émaux.


Ses séries sculpturales composent une mythologie personnelle où corps, enveloppes et postures interrogent l’identité et ses métamorphoses. Carapaces protectrices, êtres à demi-humains, visages masqués : ses œuvres évoquent tour à tour la naissance, le déguisement, l’altérité, l’animalité ou le silence.

Atelier de l'artiste Chi Phan Atelier de l'artiste Chi Phan

La faïence, au rendu malléable et fragile, devient un médium d’archéologie imaginaire, où se superposent les souvenirs du corps, les mythologies asiatiques, les rêves d’enfance et les archétypes collectifs. Dans cette œuvre sensible et métamorphique, il s’agit moins de représenter que de donner corps à des présences. Des fragments de figures qui nous observent autant qu’ils nous questionnent.


Son travail récent raconte une réflexion sur le masque, comme transformateur de la représentation de la figure humaine dans l’art et la société. Le masque, qui est un visage artificiel, possède un usage universel. Placé entre soi et le monde, le masque a une nature double, puisqu’il est tourné vers l’intérieur et l’extérieur en même temps. Il sert non seulement à cacher le visage mais aussi à représenter un autre être, différent de celui qui le porte. Symbole des défauts de l’homme ou mascarade collective, il déguise, protège, ment, illusionne, libère.

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